Aujourd’hui, le
carnet noir s’est ouvert de lui-même en son centre.
L’homme s’y est
trouvé happé sans qu’il s’y attende, projeté malgré
lui dans un nouveau lieu où
passé et présent, mémoire et existence,
se rejoignent à nouveau.
Quelques minutes
passent. L’homme met du temps à se relever.
Il parvient cependant à le faire et
observe les alentours. Il est debout,
au centre d’une place étonnante. Autour
de lui se dressent des
maisons aux motifs et couleurs incroyables, rompant avec
la
monotonie jaunâtre du papier-paysage.
Au départ, aucun
son ne résonne entre les rues laissées vides par le
dessin et subitement, un
fracas se fait entendre, sec et puissant, dans
les oreilles de l’homme.
Quelques instants passent, silencieux
à nouveau. L’homme s’inquiète.
Soudain, les rues
s’animent d’un brouhaha joyeux et incessant.
Les artères du village se
remplissent de gens au visage rayonnant,
criant, riant et dansant, la mine
euphorique autour de l’homme.
Ils l’incitent à les rejoindre. L’homme hésite,
il ne trouve plus ses
guides et est récalcitrant à l’idée de suivre des
inconnus à nouveau.
Il se rappelle alors, que ses guides n’étaient au départ
que des étrangers
parmi tant d’autres avant de devenir ses amis.
Soit. Il est
temps de vivre ce voyage pleinement, plutôt que d’y
assister en tant que simple
spectateur passif.
C’est alors,
qu’il s’abandonne au rythme de la vie endiablée de ce
village si extatique. Il
ne sait pas s’il pourra revenir identique de
ce voyage au sein d’une humanité
nouvelle, mais la question ne
l’importe pas encore. Pour l’instant, il doit
vivre.
Vivre et cesser de voir.
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