La jeune femme est figée
dans son sommeil.
Statue antique, irréelle
et sublime.
Un drap recouvre et
entoure son corps, créant de multiples pliures, comme autant de
fissures noires sur le blanc du décor. La tête posée sur un oreiller, ses bras reposent
élégamment hors du linceul. La scène est délicate, superbe.
fissures noires sur le blanc du décor. La tête posée sur un oreiller, ses bras reposent
élégamment hors du linceul. La scène est délicate, superbe.
Le visage de la jeune
femme est caché par un masque étrange, amalgame d’ailes
de papillon et de plumes d’oiseaux inconnus. L’ensemble happe le regard et le perturbe.
Ce voile hétéroclite crée une percée dans la vision par son écorce aux couleurs vives, à l’inverse
des contrastes francs de noir et de blanc qui caractérisent le reste de la scène.
de papillon et de plumes d’oiseaux inconnus. L’ensemble happe le regard et le perturbe.
Ce voile hétéroclite crée une percée dans la vision par son écorce aux couleurs vives, à l’inverse
des contrastes francs de noir et de blanc qui caractérisent le reste de la scène.
La jeune femme rêve.
De nouvelles images se
créent. Les pages se tournent, semblent hésiter, flottent
avec insouciance au rythme de la conscience de la gracieuse endormie. Puis,
l’engrenage s’arrête. Un choix semble avoir été accompli.
avec insouciance au rythme de la conscience de la gracieuse endormie. Puis,
l’engrenage s’arrête. Un choix semble avoir été accompli.
La scène se dévoile
lentement, avec hésitation, puis se révèle et se dessine au
regard et à la compréhension. Le songe se déroule à présent dans ce qui semble
être une forêt, traversée par un courant d’eau, blanc et vide qui coupe la végétation
et la page en deux. Des murmures d’oiseaux se font entendre parmi les branches.
Le lieu est calme et apaisant.
regard et à la compréhension. Le songe se déroule à présent dans ce qui semble
être une forêt, traversée par un courant d’eau, blanc et vide qui coupe la végétation
et la page en deux. Des murmures d’oiseaux se font entendre parmi les branches.
Le lieu est calme et apaisant.
Mais la conscience de la
jeune femme ne s’arrête pas là et change déjà de sujet
de représentation. Pourtant, elle n’avait pas encore achevé la définition de l’ancien
lieu, seulement esquissé avant de disparaître.
de représentation. Pourtant, elle n’avait pas encore achevé la définition de l’ancien
lieu, seulement esquissé avant de disparaître.
Une plante aux nuances complexes
de gris apparaît alors. Elle s’ébauche et se
précise petit à petit, du haut de l’image jusqu’en bas. Ses feuilles bruissent au rythme
d’un vent qui ne semble exister qu’en ce morceau de visibilité, tant ce qui entoure
la plante est vide et indéfini. Elle semble révéler ou contenir quelque chose. Il est
difficile de savoir quoi. Image inconsciente de la réalité de l’endormie, elle existe
devant le regard en tant que microcosme de l’âme. Le monde entier se résume
entre les nervures des feuilles, ces fleuves coulant aux origines de l’univers.
précise petit à petit, du haut de l’image jusqu’en bas. Ses feuilles bruissent au rythme
d’un vent qui ne semble exister qu’en ce morceau de visibilité, tant ce qui entoure
la plante est vide et indéfini. Elle semble révéler ou contenir quelque chose. Il est
difficile de savoir quoi. Image inconsciente de la réalité de l’endormie, elle existe
devant le regard en tant que microcosme de l’âme. Le monde entier se résume
entre les nervures des feuilles, ces fleuves coulant aux origines de l’univers.
A nouveau, l’image entame
sa métamorphose avant d’avoir été pleinement définie.
C’est un rite étrange. Les lieux semblent se créer au fur et à mesure qu’évoluent
les pensées de la jeune femme. Ils naissent du néant, jardins vierges et magnifiques
et se transforment au gré des aléas de l’inconscient.
C’est un rite étrange. Les lieux semblent se créer au fur et à mesure qu’évoluent
les pensées de la jeune femme. Ils naissent du néant, jardins vierges et magnifiques
et se transforment au gré des aléas de l’inconscient.
Une idée se crée alors. Peut-être
est-ce cette jeune femme, la conscience de
l’étrange carnet noir ? Peut-être que le voyage au sein des pages qu’accomplit l’homme
depuis tant de jours est créé, nuit après nuit au sein même des songes de l’endormie ?
Elle est l’arbitre sublime qui règne sur ce monde.
l’étrange carnet noir ? Peut-être que le voyage au sein des pages qu’accomplit l’homme
depuis tant de jours est créé, nuit après nuit au sein même des songes de l’endormie ?
Elle est l’arbitre sublime qui règne sur ce monde.
Le carnet noir se referme.
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