"Depuis tout petit, je tiens un crayon dans ma main"
Il faudrait faire le chemin à l'envers. Pourquoi cette phrase est récurrente. Déjà, parce qu'elle est facile. Quoi de mieux (ou de pire au final) pour introduire un discours élogieux sur soi, pour se vendre à toi, à vous, à lui, à eux ?
Mais c'est aussi parce que l'enfance c'est pas des broutilles
On se construit l'homme futur durant l'enfance ? J'ai plutôt l'impression qu'on s'éloigne du soi en devenant adulte. En tout cas, on devient autre, à moitié. On se divise, l'un est
le je originel tandis que l'autre est le je construit.
Et on doit cohabiter.
Ces derniers temps, je (re)prends de plus en plus de plaisir à dessiner.
Mais quand j'y pense, j'ai surtout l'impression de retrouver une partie du plaisir que l'on a, ou en tout cas que j'ai eu, lorsque l'on est enfant et que l'on dessine.
Mais quand j'y pense, j'ai surtout l'impression de retrouver une partie du plaisir que l'on a, ou en tout cas que j'ai eu, lorsque l'on est enfant et que l'on dessine.
Comme une énergie solaire.
Oui c'est ça.
Enfant, on a un Soleil dans le ventre
La main est décomplexée, elle glisse, gratte, frotte, remplit, dépasse.
C'est souvent moche mais l'important c'est pas ça. L'important, c'est le plaisir de dessiner.
Et ces derniers temps, je le retrouve un peu ce Soleil.
Il était presque éteint mais j'ai réussi à lui chuchoter des choses.
Il était presque éteint mais j'ai réussi à lui chuchoter des choses.
A lui dire que je l'aimais, qu'il était beau, brillant, que je m'excusais de lui avoir fait du mal,
de l'avoir oublié.
Il m'a cru un peu. Alors, il recommence doucement à chauffer, à pétiller.
Il est gentil ce Soleil. J'espère qu'il va continuer. Qu'est-ce que je ferais sans lui ?
Il est gentil ce Soleil. J'espère qu'il va continuer. Qu'est-ce que je ferais sans lui ?
Devenir adulte, c'est peut-être arriver à faire vivre ce Soleil au sein de la réalité.
C'est pas facile, ils s'entendent pas très bien.
Bruit du jour: Crosby, Stills, Nash & Young / Almost Cut My Hair